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mercredi 5 mai 2010

SUAIRES

Exposition d’Helioks

du Jeudi Saint 1er avril au vendredi 3O avril 2010

En écho à l’Ostension du Saint Suaire en la cathédrale de Turin, l’église de la Madeleine présente dans la Salle Royale une exposition d’art contemporain : Suaires.

Ces 22 suaires sont une méditation sur l’essence de la peinture, tardivement venue à la toile de lin sur châssis après avoir utilisé les murs ou d’autres supports depuis l’âge des cavernes ; toile de lin qui constitue le Saint Suaire dont l’énigme a rejailli à l’aube du monde contemporain en 1898 quand une photographie révéla sur un négatif l’empreinte d’un Visage souffrant. Révélation et Résurrection sont aussi au cœur de tout vrai tableau, qui à maints égards est aussi une Cène. Empreinte d’un Véritable Homme ou peinture, le Saint Suaire nous offre encore et encore son mystère, bombe à retardement conçue pour la technologie et la science de notre temps. L’hypothèse la plus plausible est la suivante : le Saint Suaire serait la preuve de la Résurrection du Christ, Résurrection dont on ne sait rien, mais qu’on peut supposer nucléaire, avec une irradiation ayant photographié la toile ; un message pour aujourd’hui, que l’art avec sa vertu prophétique peut explorer à son tour. Ne parle –t-on pas d’un Retour de la peinture? Mes suaires libérés de tout cadre, sont des empreintes de l’âme et même plutôt de quelqu’un, venu s’y déposer, ou alors une espèce de sueur dont le mot est si proche, une sueur multicolore. Le symbolisme du tissage en constitue un autre aspect. Il manifeste par le croisement de la chaîne et de la trame, la valeur universellement attachée à l’image de la croix − quoique le Saint Suaire fût tissé en chevrons , mais ceci est une autre histoire. L’idée de peindre sur de grands formats m’a été donnée lors de ma première exposition à la Galerie de la Bièvre : La Sainteté (2006- 2008). Un peintre venu me visiter m’y engagea ; et comme il écrivit dans le livre d’or : peindre avec ses ailes, j’ai continué d’y penser. Mais il fallait trouver de la toile de lin grise puisque je ne sais peindre que sur du gris. Nul tableau vierge dans le commerce ne m’offrait une telle toile ; ils sont tous blancs ou grèges. J’ai décidé de chercher du tissu gris et finis par le trouver quelque part au –dessous du Sacré Cœur. J’ai commencé à peindre, presque toujours le vendredi, ces tissus de coton puis de lin que je suspendais sur un fil avec des épingles à linge. Assez vite ils ont dû finir par m’apparaître pour ce qu’ils étaient : des suaires. J’ai songé d’abord à les encadrer puis pour me conformer sans doute à leur mission de suaires, j’ai laissé la toile libre, où j’avais l’impression que l’intime venait s’allonger directement sans pinceau. Dans ma première exposition rue de Bièvre, il était question du Suaire sur deux tableaux, l’un nommé Marie – Madeleine, l’autre Suaire, et indirectement sur un troisième intitulé le cheval blanc de l’Apocalypse. Ajoutons que la première visiteuse fut italienne et venait de Turin où elle avait fait les Beaux Arts. Ce thème du Suaire autant par le fond que par la forme, est venu vers moi d’une manière si obstinée, qu’il s’est imposé d’en faire une exposition à la salle Royale, une crypte de l’église de la Madeleine. Je l’ai conçue spécialement pour ce lieu, dont les murs voûtés et les pierres évoquent les catacombes. La peinture bien malmenée ces dernières années a vu son acte de mise à mort prononcé par certains. Mais elle est bel et bien là, et le sera toujours, comme les enfants spontanément le disent dans leurs dessins. Ces 22 suaires sont disposés en un parcours, un processus, un sens ; il me semble en tous cas. Marie- Madeleine que je suis allée visiter à la Sainte Baume l’an dernier dans sa grotte, fut une des premières à voir le tombeau vide du Christ, et ce Suaire dont un corps dématérialisé s’était échappé. Il était cohérent qu’elle m’attirât en ce sanctuaire qui lui est consacré. Le Suaire est donc preuve de la Résurrection, et même la seule ; mais au- delà de toutes les théories je peux simplement témoigner d’une chose : j’aime le Saint Suaire. La peinture portée à l’essentiel est l’agencement de toutes ces couleurs qui forment la Lumière. Les œuvres présentées içi sont partie intégrante d’un cheminement spirituel, même si le religieux de mes dessins est conçu au sens large, et les thèmes simplement ceux de la vie et de la mort, des fleurs, des visages , et le style enfantin : des suaires d’enfance en quelque sorte où je livre mon monde. J’espère rejoindre un autre monde, de grâce et d’harmonie, de vérité, hors du temps et de l’espace, où tout flotte, celui où les êtres sont satisfaits par leurs désirs dans un printemps chronique. Un de mes suaires est entièrement couvert de mots écrits et entendus pendant l’exposition – matrice de La Sainteté. Il s’intitule : Pour vous qui suis-je ? Un autre se nomme la sainteté de Mona Lisa. Un autre encore long de 4,37 mètres sur 1 ,11 a pour titre le Saint Suaire. Je tiens à remercier Pierre – Jacques Goujon, organisateur des expositions à La Madeleine, et Mylène Vignon, critique d’art, expert en art contemporain, et commissaire d’expositions, qui par leur regard et leur écoute, leur délicate patience ont permis à ce projet d’éclore, d’une manière qu’on ne saura jamais mieux qualifier que de en temps utile. Son heure est venue et c’est maintenant. Nous n’imaginions pas il y a quatre ou cinq ans ou plus que cette Ostension du Saint Suaire adviendrait en 2010 à partir du 10 avril à Turin. Enfin je dois parler de cette montagne à laquelle toute cette affaire est liée et que je gravis depuis des années, celle du Carmel dans le Monde, dont le patron est Elie, prophète annonçant la Venue du Christ et sa nouvelle Venue, Elie revendiqué d’ailleurs par Kandinsky, apôtre de la peinture intérieure. En comptant les suaires que j’ai peints à ce jour je m’avise qu’ils sont 33 . Le Saint Suaire comme point de fuite de l’Histoire de la peinture.

Helioks

vendredi 12 février 2010

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